Autoportraits, série de photographies
France et Kazakstan 2013/2018
Kagemusha , photographies 2018
Coiffé d’un casque de l’ONU qui lui tombe sur les yeux, l’artiste arbore un style (d)étonnant.
Sur l’une des photos, il est torse nu, paré de plumes blanches autour du cou et de plumes rouges jaillissant de son casque. Sur la seconde photo, il est vêtu d’un haut de kimono japonais, portant une baïonnette de pacotille et une armure en toc, tatouée d’un magistral Dolce & Gabbana. De profil et de face, sur fond neutre, ces photographies nous rappellent les clichés de prisonniers réalisés lors de leur admission en prison.
Derrière cette mise en scène se dessine un discours critique du rôle des gardiens de la paix de l’ONU à travers le monde. Le paradoxe du principe de non-ingérence associé à celui de la sauvegarde de la paix interroge l’artiste : ceux qui défendent ne peuvent-ils pas intervenir ? Doivent-ils rester sur le terrain et assister passivement aux viols, tortures et exécutions commis en temps de guerre ? Doivent-ils, selon ses propres termes, accepter d’être des “soldats-tampons” ?
Plumes légères et artificielles, corps nu, enseignes de luxe évoquent plutôt un monde de divertissement, voire de débauche, qu’un univers de luttes implacables entre forces armées engagées. Le regard de l’artiste est fuyant, empêché : son casque, trop grand lui tombe sur les yeux. “Je représente à la fois celui qui détient le pouvoir noir, celui qui décide aux USA, celui qui est impuissant et celui qui défend les droits des opprimés” dit Lamyne M.